La baisse des taux de crédits immobiliers serait-elle derrière nous ? En ce début novembre, les taux sont attractifs et on relève une stabilité générale des barèmes. Toutefois, les conditions de crédits commencent à se durcir pour certains profils d'emprunteur et on relève les premières hausses de taux. Serait-ce les premiers signes d'un changement de tendance ?
Par Laurence BoccaraPublié le 15 nov. 2019 à 6h45Mis à jour le 15 nov. 2019 à 12h21
C'est encore imperceptible mais la météo clémente qui profite aux crédits immobiliers commence à changer. Certes en ce mois de novembre, les propositions affichées par les banques sont toujours aussi attractives. Selon les courtiers en prêts immobiliers, les taux avoisinent 1,05 % sur 15 ans ; 1,25 % sur 20 ans et 1,45 % sur 25 ans. Et pour les détenteurs de « meilleurs dossiers », il est possible de passer sous la barre des 1 % à savoir décrocher 0,65 % sur 15 ans, 0,75 sur 20 ans et % 0,95 % sur 20 ans. Le coût de l'argent continue de rester peu cher et c'est tant mieux pour ceux qui ont besoin de financer leur achat immobilier à crédit. Mais à y regarder de plus près, quelques nuages se profilent à l'horizon.
Hausses à la marge
D'abord, sous cette apparente stabilité générale du marché, deux courtiers en crédits Vousfinancer et EmpruntDirect.com ont relevé, en novembre, un changement notable. Un grand établissement de la place, a choisi, de remonter ses barèmes. Il s'agit d'une majoration à la marge, de l'ordre de 0,15 %. Il n'en reste pas moins que c'est la première fois depuis six mois qu'une telle décision se produit. Jusqu'à présent tous les acteurs du crédit étaient sur la même longueur d'onde, affichant des baisses à répétition ou adoptant le statu quo.
Tarification sous conditions
En cette fin d'année où les banques ont, pour la plupart, bouclé leurs objectifs annuels de production, l'octroi des crédits se durcit. Les unes après les autres, les banques deviennent plus restrictives envers certaines catégories d'emprunteurs. Si les meilleurs profils sont toujours chouchoutés et profitent d'excellentes conditions, les autres avec des dossiers plus justes ou plus complexes se voient appliquer des tarifs plus élevés.
Remontée de l'OAT ?
Enfin autre signal : l'OAT 10 ans qui sert de référence à la fixation des taux des crédits semble avoir touché un point bas. Depuis cet été, ce taux naviguait en territoire négatif. Mais depuis quelques séances, l'OAT 10 ans redevient périodiquement positif. Cette tendance est encore hésitante, toutefois si ce mouvement de hausse se confirme dans les prochaines semaines, les banques n'hésiteront pas à ajuster leur barème. Ce serait pour elles l'occasion de commencer à reconstituer leur marge mise à mal par le contexte de taux bas qui perdure depuis plusieurs années.
Bercy, veille
Soucieux de prévenir un risque systémique, le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) planche sur les solutions permettant d'éviter une surchauffe sur le crédit immobilier et un endettement inconsidéré des ménages stimulés par des taux très bas. Sous la houlette de Bercy, les professionnels (banquiers, courtiers, promoteurs, consommateurs), tentent trouver des pistes susceptibles d'encadrer davantage l'octroi des crédits. Une remontée des taux, même minime permettrait d'écarter les inquiétudes sur le sujet.
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